L’OPT ouvre quatre zones fibre à Ouvéa, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou

publié le 10/09/2025

Résumé : Résumé : L’Office des postes et télécommunications de Nouvelle‑Calédonie (OPT‑NC) annonce l’ouverture au raccordement de quatre nouvelles zones : Ouvéa, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou. Les premiers branchements débutent en septembre, après un chantier retardé par la météo et la logistique sur Ouvéa. Environ 67 000 foyers et entreprises sont déjà raccordés sur 130 000 éligibles, avec un cap fixé à fin 2027 pour une couverture généralisée. La priorité affichée est un déploiement équilibré, y compris dans les communes isolées.

Ce qui est annoncé

L’OPT‑NC confirme le passage en phase de migration pour quatre zones : Ouvéa, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou. Concrètement, cela signifie que les abonnés éligibles peuvent programmer leur rendez‑vous de raccordement au réseau à très haut débit fixe (fibre optique). Sur Ouvéa, le calendrier a été décalé de mai à juillet en raison de conditions climatiques et logistiques, et les premiers branchements débutent en septembre. Sur la Grande Terre, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou entrent à leur tour dans la phase de migration, avec « plusieurs centaines d’accès » à basculer.

Quelles communes et quels secteurs sont concernés ?

À Ouvéa, plus de 50 kilomètres de câbles ont été posés pour desservir les secteurs prioritaires et permettre la montée en charge. À Boulouparis, la zone de Tomo est explicitement citée ; à Ponérihouen et Houaïlou, la bascule s’opère par plaques techniques successives. L’office insiste sur un principe d’équilibre territorial : ouvrir des zones de raccordement même lorsque le nombre de clients potentiels est limité, pour éviter une fracture numérique durable entre zones urbaines et communes éloignées.

Éligible ≠ raccordé : comment lire les chiffres

Deux indicateurs coexistent : l’éligibilité (accès techniquement ouverts à la commercialisation) et les lignes effectivement raccordées (clients migrés). À l’échelle du territoire, environ 130 000 accès seraient éligibles, et 67 000 foyers et entreprises déjà raccordés. Cette distinction explique qu’un foyer « éligible » puisse encore utiliser l’ADSL ou le cuivre tant que le raccordement n’a pas été réalisé. La dynamique, engagée depuis 2015, s’est accélérée ces dernières années, avec des niveaux de migration record en 2023 et une poursuite en 2024‑2025.

Procédure de migration : ce que les usagers doivent anticiper

La migration d’une ligne fixe vers la fibre se déroule en plusieurs étapes : vérification d’éligibilité, prise de rendez‑vous, passage d’un technicien pour tirer la fibre du point de branchement au domicile ou au local professionnel, puis activation du service. Les délais dépendent de la configuration des lieux (immeuble/maison individuelle, fourreaux disponibles, distance au point de branchement) et du volume de demandes simultanées dans la zone. Les usagers sont invités à prévoir : présence sur site le jour J, accessibilité des gaines techniques, et, pour les copropriétés, autorisations d’intervention sur les parties communes.

Fibre et alternatives : complémentarités, pas substitution

La fibre demeure l’infrastructure de référence pour les usages quotidiens exigeants (vidéos HD, télétravail, jeux en ligne, services publics dématérialisés) grâce à sa stabilité, sa capacité et sa faible latence. Les solutions satellitaires et cellulaires (4G/5G) jouent un rôle utile en solution d’appoint ou pour des sites isolés, mais elles n’annulent pas l’intérêt de la fibre : la plupart des services Internet, y compris satellitaires, s’appuient en aval sur des réseaux terrestres fibrés. Dans le contexte calédonien, la stratégie combinée consiste à étendre la fibre là où c’est possible et à compléter par des accès radio/satellite lorsque le relief ou la dispersion de l’habitat rendent la solution filaire trop coûteuse.

Impacts concrets : ce que cela change pour les usagers

Pour les particuliers, l’ouverture des zones de raccordement améliore la qualité de service (débits crêtes et moyens plus élevés, stabilité, latence réduite), permettant des usages simultanés au sein d’un foyer (visioconférence, plateformes éducatives, streaming). Pour les TPE/PME et professions libérales, la continuité des outils métiers (facturation en ligne, sauvegardes cloud, visioconseil) gagne en fiabilité. Les services publics (écoles, mairies, centres de soins) bénéficient d’une meilleure disponibilité des applications critiques et des téléservices, particulièrement dans les communes éloignées.

Cas d’Ouvéa : contraintes et solutions

Le déploiement insulaire impose une logistique spécifique : acheminement des bobines de fibre et des équipements d’atterrage, disponibilité des équipes spécialisées, fenêtres météo pour les opérations sensibles. Les 50 kilomètres de câble posés à Ouvéa illustrent l’ampleur de l’investissement en génie civil pour sécuriser des liaisons pérennes. Le décalage du calendrier montre que l’office privilégie des mises en service dans des « conditions nominales » (tests, stabilisation du réseau, parcours client prêt) afin d’éviter des retours en arrière une fois les raccordements lancés.

Cas de Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou : montée en charge progressive

Sur la Grande Terre, les trois zones annoncées basculent vers la phase de migrations groupées. La montée en charge est pilotée par plaques : l’office ouvre des sous‑zones, suit les indicateurs de qualité (taux de réussite des raccordements, incidents), puis élargit. Cette approche permet d’absorber les pics de demande tout en conservant un niveau de service stable. Dans les communes de l’intérieur, l’enjeu supplémentaire est la coordination avec les travaux de voirie et d’éclairage public, afin de limiter les interventions successives sur la chaussée.

Qualité de service : quels indicateurs suivre ?

Du point de vue du lecteur, quatre indicateurs clés permettent d’évaluer l’avancée locale : (1) le taux de migration (part des lignes effectivement raccordées parmi les éligibles), (2) les délais moyens de rendez‑vous, (3) le taux d’incident au premier passage du technicien, (4) la stabilité mesurée (débit médian et latence aux heures de pointe). À l’échelle du territoire, la progression du Très Haut Débit Fixe se traduit aussi par le nombre d’accès fibres créés et par la part des clients passés à la fibre, des métriques régulièrement publiées par l’office.

Effets sur l’économie et les services essentiels

Une meilleure connectivité diminue les coûts cachés liés aux interruptions et aux lenteurs réseau : pertes de productivité, retards de paiement, rendez‑vous télé‑médicaux impossibles. Le maillage fibré soutient l’implantation de services dématérialisés (démarches administratives, télémédecine, cours à distance) et attire des activités compatibles avec le télétravail. Dans les communes concernées, les entreprises locales (hébergement, restauration, commerce, agriculture connectée) peuvent adopter des outils de suivi, de réservation et de paiement en ligne plus robustes.

Transition du cuivre vers la fibre : horizon 2027

L’arrêt progressif du réseau cuivre et de l’ADSL d’ici 2027 impose une migration planifiée. Cet horizon offre de la visibilité : les foyers et entreprises savent qu’ils devront basculer à la fibre (ou à une autre solution haut débit) avant l’extinction définitive du cuivre. Les opérateurs peuvent, de leur côté, optimiser la bascule en évitant des doubles investissements et en reconfigurant les réseaux. Pour les collectivités, l’enjeu est de coordonner les chantiers (voirie, énergie, numérique) afin de mutualiser les ouvertures de tranchées et de limiter les nuisances.

Questions fréquentes des usagers

  • Faut‑il changer d’équipement ? Oui, un modem/routeur compatible fibre est nécessaire. Selon les offres, il peut être fourni ou non ; la connectique interne (câblage domestique, Wi‑Fi) peut nécessiter une mise à niveau pour profiter pleinement des débits.
  • Y a‑t‑il un coût de raccordement ? Les conditions varient selon les offres commerciales et les cas (maison individuelle/immeuble, distance, travaux spécifiques). Il convient de s’informer auprès de son opérateur avant de fixer le rendez‑vous.
  • Que deviennent les services téléphoniques ? La téléphonie fixe migre vers la voix sur IP (VoIP). Certains équipements (alarmes, terminaux de paiement) doivent être vérifiés pour garantir leur compatibilité.
  • Combien de temps dure l’intervention ? De quelques dizaines de minutes à plusieurs heures selon la configuration ; un repérage préalable et un échange sur les contraintes du site aident à réduire la durée.

Calendrier 2025‑2027 : jalons à suivre

À court terme (septembre‑décembre 2025), l’ouverture progressive des plaques dans les quatre zones annoncées, la montée en charge des rendez‑vous et la consolidation des indicateurs de qualité. En 2026, la poursuite de l’extension géographique et la préparation de la fin du cuivre (information des usagers, migration des usages sensibles). En 2027, l’achèvement programmé de la bascule, sous réserve du respect des calendriers industriels et de l’aboutissement des raccordements difficiles (sites isolés, contraintes techniques spécifiques).

Angles de vigilance et transparence

La lecture des chiffres doit rester pédagogique : un taux élevé « d’éligibles » ne signifie pas que tous les usagers sont raccordés ou satisfaits. L’office gagne à publier des indicateurs homogènes (par commune et par plaque) et à documenter les causes principales de délais (accès aux fourreaux, autorisations en copropriété, météo, ressources humaines). Pour les zones rurales et insulaires, l’anticipation logistique (stocks, navettes, fenêtres météo) et le dialogue en amont avec les communes et les coutumiers contribuent à éviter les retards.

Ce qui reste à préciser

Plusieurs points devront être détaillés au fil des semaines : la cartographie fine des plaques ouvertes dans chaque commune, le rythme hebdomadaire des raccordements, les délais moyens observés, et le dispositif d’accompagnement des publics prioritaires (écoles, structures de santé, personnes âgées). Un point d’attention spécifique concerne la communication pré‑rendez‑vous (SMS/appels) pour réduire les « absences au rendez‑vous » qui allongent les délais.

Conclusion

L’ouverture au raccordement de quatre nouvelles zones – Ouvéa, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou – marque une étape tangible de la stratégie THD de l’OPT‑NC. En consolidant la desserte de communes de l’intérieur et des Loyauté, le territoire se dote d’un réseau plus résilient et plus équitable. La réussite dépendra d’une migration fluide des usagers, d’indicateurs de qualité publiés et suivis, et de la coordination locale pour traiter les cas complexes. À l’horizon 2027, la bascule complète du cuivre vers la fibre donnera sa pleine mesure à ces chantiers, au bénéfice des ménages, des entreprises et des services publics.