Le gouvernement nomme Sébastien Lecornu à Matignon : la Nouvelle-Calédonie se fracture dans ses réactions
La nomination de Sébastien Lecornu, le mardi 9 septembre 2025 (Paris) / mercredi 10 septembre (Nouméa), a immédiatement suscité des réactions opposées en Nouvelle-Calédonie. Le FLNKS y voit un mauvais signal et réclame un calendrier électoral resserré pour les élections provinciales, assorti de garanties de neutralité. Les responsables loyalistes saluent un « excellent choix » en misant sur la connaissance du dossier par le nouveau chef du gouvernement et sur une chaîne décisionnelle plus efficace entre Nouméa et Paris. Au‑delà des mots, l’enjeu est méthodologique : clarifier la date des provinciales, sécuriser le cadre juridique du scrutin, et définir un format de discussion équilibré qui évite les malentendus de la période 2020–2022. Le contexte national sans majorité absolue oblige, par ailleurs, à des compromis et à une hiérarchisation stricte des priorités budgétaires, ce qui conditionnera l’ampleur des appuis à court terme. Les signaux à suivre dans les prochains jours sont la composition de l’équipe gouvernementale, la désignation du titulaire des Outre‑mer, l’annonce d’un calendrier réaliste et la précision des sujets ouverts à la négociation. C’est à cette aune — neutralité, clarté, moyens — que les Calédoniens jugeront si la nouvelle donne à Matignon peut retisser la confiance ou, au contraire, raviver les lignes de fracture.
Logement social : impayés et expulsions en hausse, cap sur la prévention et l’ordre
Les bailleurs sociaux calédoniens font face à une hausse des impayés et à plus de logements vacants. Fin juillet, la province Sud a réuni élus, services de l’État, bailleurs et partenaires financiers pour ajuster la méthode. Quatre priorités ressortent : désaturer certains ensembles pour réduire les tensions ; revoir les critères d’attribution et suivre de plus près les ménages ; reloger en priorité les familles et publics vulnérables ; et mieux lutter contre les occupations illégales, en combinant prévention et fermeté. Concrètement, cela signifie des plans d’apurement plus systématiques, un accompagnement social intensif et des décisions plus rapides lorsque des troubles graves persistent. Les ménages sont invités à signaler tôt leurs difficultés et à activer les aides au logement. Les bailleurs devront, eux, publier des indicateurs réguliers (impayés, vacance, délais de relocation) et tenir un calendrier crédible de remises en état et de requalifications. L’objectif est simple : éviter les expulsions évitables, protéger les plus fragiles, et restaurer l’attractivité du parc en sécurisant le quotidien des résidents. La réussite passera par une coordination étroite entre communes, bailleurs et services sociaux, et par des arbitrages budgétaires capables de soutenir l’effort dans la durée.
Australie : feu vert à un vaccin pour protéger les koalas de la chlamydia
Les autorités australiennes ont validé un vaccin à dose unique contre la chlamydia des koalas, après plus de dix ans de recherche. La maladie provoque des infections douloureuses, de la cécité et de l’infertilité, contribuant au déclin de l’espèce. Le vaccin doit être déployé dans les hôpitaux pour animaux, les cliniques et sur le terrain, avec un objectif simple : réduire les infections, prévenir les formes graves et, in fine, augmenter la survie et la fécondité. Cette innovation ne remplace pas les autres leviers (protection des habitats, corridors, sécurité routière, gestion des chiens), mais elle peut accélérer un redressement si elle est bien ciblée et évaluée en toute transparence. Pour la Nouvelle‑Calédonie, l’actualité est avant tout une source d’inspiration : elle montre comment faire converger science, réglementation et action de terrain pour protéger une espèce emblématique, avec un récit pédagogique qui renforce l’adhésion du public.
Fibre : Ouvéa‑Fayahoué, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou désormais raccordables
Quatre zones passent en « raccordable » : Ouvéa‑Fayahoué, Boulouparis‑Tomo, Ponérihouen et Houaïlou. Les habitants et les professionnels peuvent demander le branchement final et migrer leurs services vers la fibre (internet, TV par IP, téléphonie sur IP). À partir du 1er décembre 2025, une offre à 1 Gb/s à 2 300 F CFP TTC/mois, sans obligation de ligne fixe, doit alléger la facture des ménages éligibles et améliorer la qualité de connexion (télétravail, cours en ligne, streaming, jeux, sauvegardes cloud). L’objectif reste une couverture totale d’ici 2027, avec extinction progressive du cuivre. Pour réussir, trois indicateurs comptent : le taux de prise par zone, les délais de raccordement et la stabilité des débits aux heures de pointe. Un accompagnement spécifique est attendu pour les publics vulnérables et les établissements isolés afin d’éviter toute rupture de service lors de la migration.
Le Froid : exonération d’un an à l’import, la controverse s’installe
Le gouvernement prolonge d’un an une exonération de droits et taxes à l’importation pour Le Froid, après la destruction de son usine en 2024. Les volumes autorisés sont plafonnés : environ 16 210 tonnes de sodas et 3 400 tonnes de bière. Les taxes intérieures (TGC, TCI, TAT, TS) restent dues. L’exécutif justifie la mesure par la neutralité fiscale entre produire localement et importer temporairement, et par la volonté de préserver l’emploi et les prix. Mais des importateurs dénoncent une distorsion de concurrence et ont saisi la justice, estimant que l’avantage fausse le marché. Au‑delà des professionnels, une partie du public s’interroge sur l’équité d’un dispositif ciblé sur des boissons sucrées et sur l’alcool, alors que des politiques de santé publique promeuvent l’inverse. La suite se jouera sur trois points : transparence des volumes et des prix, contrôle du respect des plafonds, et calendrier ferme de sortie du régime dérogatoire, condition d’acceptabilité.