Réaction des deux députés calédoniens suite à la chute du gouvernement Bayrou

publié le 09/09/2025

Résumé : À la suite du vote défavorable de l’Assemblée nationale au gouvernement de François Bayrou (8 septembre 2025, heure de Paris), les deux députés calédoniens affichent des priorités distinctes. Emmanuel Tjibaou met en avant la complexité de la situation et la nécessité de clarifier la suite pour les Outre-mer. Nicolas Metzdorf insiste sur la stabilité institutionnelle et souhaite que le calendrier des dossiers — dont l’accord de Bougival — soit respecté avec un nouveau gouvernement rapidement opérationnel. Les conséquences pour la Nouvelle‑Calédonie dépendront du tempo politique à Paris.

Les positions exprimées par les deux députés de Nouvelle‑Calédonie

Emmanuel Tjibaou (2ᵉ circonscription, GDR) souligne une « gageure assez complexe ». Pour lui, la chute du gouvernement ouvre une séquence délicate : clarifier les marges de manœuvre pour les Outre‑mer, éviter les emballements et garantir la prise en compte des spécificités calédoniennes dans la transition politique. Il met en avant la nécessité d’un dialogue sincère et d’une visibilité sur les priorités gouvernementales à venir.

Nicolas Metzdorf (1ʳᵉ circonscription, EPR) appelle à de la stabilité. Il estime qu’un gouvernement rapidement nommé doit pérenniser le calendrier des dossiers ultramarins, en particulier ceux touchant la Nouvelle‑Calédonie (suivi de Bougival, chantiers budgétaires et administratifs), afin d’éviter les retards et l’incertitude pour les collectivités et les acteurs économiques.

Conséquences possibles pour la Nouvelle‑Calédonie 

Gestion des urgences et des crédits : une phase de transition peut ralentir des arbitrages (calendrier de versement d’aides, validations administratives, signatures règlementaires). Les crédits déjà votés suivent leur circuit, mais l’absence de pilotage politique clair peut retarder des annonces attendues.

Dossiers statutaires et politiques publiques : les travaux liés à l’accord de Bougival et aux chantiers d’adaptation (économie, reconstruction post‑crise, vie chère, sécurité) nécessitent des interlocuteurs stables. Tout décalage dans la chaîne décisionnelle à Paris peut reporter des réunions techniques et décalibrer des calendriers convenus avec les délégations calédoniennes.

Le point d’équilibre entre deux approches

La réaction d’Emmanuel Tjibaou appelle à mesurer une situation complexe, en privilégiant le dialogue et la clarification des priorités. Celle de Nicolas Metzdorf privilégie la stabilité et la continuité des chantiers, afin de sécuriser les échéances convenues. Ces lignes ne sont pas contradictoires : il s’agit de définir un tempo réaliste, compatible avec une recomposition gouvernementale et les contraintes de calendrier propres aux Outre‑mer.

L’accord de Bougival, pourquoi le calendrier importe

L’accord de Bougival structure plusieurs jalons politiques et techniques : échanges sur le statut, trajectoires financières, mesures d’urgence, chantiers économiques. Le respect des échéances permet d’éviter les ruptures de discussion et de garantir la continuité des travaux entre Paris et Nouméa. À l’inverse, des reports successifs fragilisent la confiance et la visibilité des acteurs locaux.

Conclusion

La chute du gouvernement Bayrou ouvre une séquence politique nationale qui rejaillit sur les territoires ultramarins. Emmanuel Tjibaou insiste sur la complexité de l’équation et la nécessité d’une clarification, Nicolas Metzdorf sur la stabilité pour préserver les calendriers. La cohérence entre ces deux exigences — lisibilité et continuité — sera la clé pour limiter les retards et les incertitudes pour les Calédoniens.