Résumé : La Nouvelle-Calédonie ouvre, du 8 au 15 septembre 2025 (heure Pacifique/Nouméa), une semaine d’actions à l’occasion des Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI). Un collectif « Illettrisme NC » se constitue pour coordonner institutions, associations et acteurs de terrain. L’objectif est d’identifier les besoins, d’améliorer l’accès aux apprentissages de base et de rendre visibles les initiatives locales. La démarche met l’accent sur la coordination, la pédagogie et le suivi des résultats, avec une attention particulière aux réalités des communes du Grand Nouméa et de la brousse.
Un collectif inter‑institutions pour coordonner l’action
Le collectif « Illettrisme NC » rassemble des services publics, des associations et des partenaires économiques mobilisés sur l’acquisition et la consolidation des compétences de base. Sa raison d’être est double : rendre lisible une offre d’actions morcelée et éviter les doublons en orientant les personnes vers le bon interlocuteur au bon moment. La création du collectif intervient à la veille de la JNAI et vise à capitaliser sur la visibilité de cet événement pour ancrer des pratiques durables.
Des actions concrètes pendant la JNAI (8–15 septembre 2025)
Les organisateurs annoncent des ateliers de remise à niveau, des temps de sensibilisation au repérage de l’illettrisme, et des rencontres entre employeurs, formateurs et structures d’accompagnement. Dans le Grand Nouméa, des animations grand public sont prévues pour informer sans stigmatiser. En brousse, l’accent est mis sur la proximité (lieux, horaires, médiation) afin de lever les freins logistiques et sociaux à la participation.
Comprendre la réalité locale : illettrisme, analphabétisme, compétences clés
L’illettrisme concerne des personnes qui ont été scolarisées mais qui ne maîtrisent pas suffisamment la lecture, l’écriture, le calcul ou les usages de base du numérique pour être autonomes. Il se distingue de l’analphabétisme (absence totale d’apprentissage initial) et se mesure par la capacité à utiliser ces compétences dans la vie quotidienne et professionnelle. Les acteurs calédoniens soulignent la diversité des profils : jeunes sortis précocement de formation, adultes en emploi en difficulté avec l’écrit, parents souhaitant mieux accompagner la scolarité de leurs enfants.
Ce que disent les acteurs de terrain
Les associations et organismes d’insertion rappellent que le repérage précoce est essentiel : l’entrée par des situations concrètes (santé, emploi, mobilité, démarches en ligne) facilite la remobilisation. Les employeurs témoignent d’enjeux de sécurité, de qualité et d’évolution professionnelle lorsque les fondamentaux ne sont pas maîtrisés. L’école, les centres de formation, les médiathèques, les communes et le monde associatif jouent un rôle complémentaire dans l’accueil et l’orientation des publics.
Cadre et responsabilités publiques
La lutte contre l’illettrisme s’inscrit dans les politiques d’éducation, de formation tout au long de la vie et d’insertion. En Nouvelle‑Calédonie, elle suppose la coordination entre les institutions (gouvernement, provinces, communes) et les opérateurs (établissements scolaires, centres de formation, réseaux d’éducation populaire). La JNAI, portée nationalement, sert de levier de communication pour décliner localement des plans d’actions adaptés aux réalités du territoire.
Impacts concrets pour les habitants
Améliorer la maîtrise des compétences de base a des effets directs : accès plus simple à l’emploi et à la formation, autonomie dans les démarches administratives et de santé, accompagnement scolaire des enfants, sécurité au travail. Les familles bénéficient de dispositifs de proximité (ateliers, permanences, médiation numérique) qui réduisent les non‑recours. Les communes y voient un enjeu de cohésion sociale et de participation citoyenne.
Freins identifiés et leviers d’action
Les acteurs évoquent plusieurs obstacles : difficulté à parler du sujet sans honte, horaires et lieux peu adaptés, dispersion de l’offre, manque d’indicateurs partagés. Des leviers existent : repérage par les professionnels de première ligne, partenariats écoles‑entreprises‑associations, formats pédagogiques modulaires et contextualisés, formations « clés en main » pour les employeurs, et évaluation régulière de l’effet des actions (entrées, parcours, certifications, maintien en emploi).
Exemples d’initiatives locales
• Ateliers compétences‑de‑base : séances courtes, contextualisées (santé, budget, mobilité, sécurité au travail).
• Médiation numérique : accompagnement à l’usage des services en ligne (démarches, emploi, santé) et sécurité numérique.
• Lecture et parentalité : temps partagés parents‑enfants en médiathèque et à l’école pour soutenir les apprentissages.
• Monde économique mobilisé : sensibilisation des entreprises à l’identification des besoins et à l’orientation des salariés vers des parcours adaptés.
Mesure et suivi : pourquoi des indicateurs sont nécessaires
Le collectif prévoit de structurer un suivi lisible : volumes de personnes informées, entrées en parcours, progression observée, obtention d’attestations ou de certifications, taux de poursuite et retours en emploi. L’objectif est d’objectiver l’impact, de repérer les zones moins couvertes et d’ajuster l’offre en conséquence.
Ce qui reste à documenter
Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’actualiser les données chiffrées territoriales, trop parcellaires, et de mieux distinguer les catégories de besoins (jeunes, adultes, publics en situation de handicap, travailleurs saisonniers). Une cartographie de l’offre, commune par commune, aiderait à réduire les angles morts et à mutualiser les ressources.
Conclusion
La création du collectif « Illettrisme NC » et la dynamique de la JNAI ouvrent une fenêtre utile pour coordonner, rendre visibles et documenter les actions de lutte contre l’illettrisme sur l’ensemble du territoire. La réussite passera par la continuité au‑delà de la semaine d’animations, des indicateurs partagés et un accompagnement de proximité, au plus près des besoins.