La CCI‑NC confirme la présidence de David Guyenne après une AGE

publié le 10/09/2025

Résumé : Le 10 septembre 2025, lors d’une Assemblée générale extraordinaire, la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle‑Calédonie (CCI‑NC) a confirmé David Guyenne à la présidence. Cette décision intervient alors qu’une enquête judiciaire est en cours le visant, dans un contexte de fortes tensions internes. L’opposition consulaire « Alliance pour la Relance » regrette ce choix, au nom de l’image de l’institution, tandis que la majorité invoque la continuité de l’action et la présomption d’innocence. Les modalités exactes du vote n’ont pas été rendues publiques au moment de la rédaction.

Les faits du jour

Réunis en Assemblée générale extraordinaire (AGE) le 10 septembre 2025, les élus de la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle‑Calédonie ont acté le maintien de David Guyenne à la présidence. La réunion s’est tenue dans un climat tendu, sur fond de questionnements autour de la gouvernance consulaire. Aucune communication officielle ne détaille, pour l’heure, le nombre de voix ou d’abstentions. La présidence demeure donc inchangée, la direction exécutive continuant de conduire les dossiers économiques en cours.

La chronologie récente

Fin juillet 2025, le président de la CCI‑NC a été entendu dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Nouméa pour des soupçons d’abus de biens sociaux et faits connexes. À la suite de cette garde à vue, plusieurs élus de la liste d’opposition « Alliance pour la Relance » ont demandé la tenue d’une AGE, estimant que l’institution devait se prémunir de tout risque d’atteinte à sa crédibilité. Début août, la vice‑présidence et la direction de la chambre ont assuré la continuité des services en attendant la reprise des fonctions par le président. L’AGE du 10 septembre aboutit à la confirmation du maintien de David Guyenne à son poste.

Le cadre institutionnel et les règles internes

La CCI‑NC est un établissement public géré par des élus consulaires représentant les entreprises du territoire. Son fonctionnement est régi par des statuts qui encadrent les conditions d’exercice de la présidence, la convocation des assemblées et les modalités de vote. En l’état, une enquête en cours n’emporte pas, par elle‑même, suspension automatique des fonctions. Les élus disposent toutefois de leviers délibératifs (résolutions, motions, demandes de retrait temporaire) qui doivent respecter la procédure. La présomption d’innocence s’impose tant que la justice n’a pas statué.

Les positions en présence

L’opposition consulaire affirme ne pas contester la présomption d’innocence mais considère que l’institution, en tant qu’acteur public économique, doit se situer « au‑dessus de tout soupçon ». Elle plaidait pour une mise en retrait de la présidence le temps de l’enquête, afin d’éviter toute confusion entre affaires privées et représentation institutionnelle. La majorité, de son côté, met en avant la continuité des services rendus aux entreprises, la nécessité d’éviter une vacance de gouvernance et le respect de la procédure interne. Elle estime qu’un changement non mûri, en dehors de tout fondement juridique contraignant, pourrait perturber l’exécution des missions de la chambre.

Ce que cela change (ou pas) pour les entreprises

À court terme, la confirmation de la présidence ne modifie pas les dispositifs opérationnels de la CCI‑NC : accompagnement des entreprises, formalités (immatriculations, attestations), soutien aux filières, animation économique, représentation auprès des partenaires publics. Les programmes d’appui à la relance, les actions de formation et l’accompagnement à l’export demeurent en place. La question posée par certains ressortissants est davantage celle de la perception externe : la stabilité de la gouvernance contribue‑t‑elle à la confiance des partenaires financiers et institutionnels, ou bien l’ombre de l’enquête fragilise‑t‑elle l’image de l’établissement ? Les prochains échanges avec les collectivités, l’État et les banques permettront de mesurer l’impact réel.

Les enjeux de gouvernance et de transparence

La situation relance les débats sur les mécanismes d’éthique et de prévention des conflits d’intérêts au sein des organismes consulaires. Plusieurs pistes sont discutées par les acteurs économiques : publication systématique des déclarations d’intérêts des élus, renforcement des contrôles internes, amélioration des procédures d’alerte, clarification des règles de communication de crise. Sans préjuger de la procédure judiciaire, le cas présent illustre l’importance d’une gouvernance capable de dissocier strictement les affaires privées et l’exercice d’un mandat public.

Le point de droit : présomption d’innocence et responsabilité politique

Sur le plan juridique, une enquête préliminaire ou une information judiciaire ne préjuge pas de la culpabilité de la personne mise en cause. La présomption d’innocence protège le justiciable jusqu’à une éventuelle décision de justice définitive. Sur le plan politique et institutionnel, les élus peuvent néanmoins apprécier l’opportunité d’un maintien ou d’une mise en retrait au regard de l’intérêt de l’institution. Cette appréciation relève d’un équilibre entre le droit, la déontologie et la responsabilité vis‑à‑vis du public et des ressortissants représentés.

Quelles conséquences possibles à moyen terme ?

Trois scénarios se dessinent, sans exclusive ni spéculation excessive : d’abord, la procédure judiciaire suit son cours et n’appelle aucune mesure particulière, la chambre poursuivant ses actions ; ensuite, la procédure se prolonge et conduit la CCI‑NC à formaliser des garde‑fous supplémentaires (comité éthique, communication encadrée) pour préserver la confiance ; enfin, une évolution substantielle du dossier judiciaire amènerait l’assemblée consulaire à reconsidérer la configuration de la gouvernance. Dans tous les cas, les ressortissants attendent une information régulière, factuelle et mesurée.

Impact pour l’écosystème économique local

Dans un contexte de reprise fragile, les entreprises calédoniennes sont sensibles à la stabilité des institutions qui les soutiennent. Les chantiers prioritaires – accompagnement des TPE et PME, soutien à l’investissement, développement du numérique, internationalisation – exigent une gouvernance lisible. Si la confirmation du président rassure une partie des acteurs sur la continuité, d’autres insistent sur la nécessité d’un « surcroît de transparence » pour dissiper les doutes. Une information claire sur les décisions et les procédures internes peut contribuer à éviter la polarisation du débat.

Méthode et prudence journalistiques

Les faits rapportés ici s’appuient sur des communications publiques de la chambre et sur des publications de plusieurs médias locaux. En l’absence de procès‑verbal public et de décompte officiel des voix, les formulations restent prudentes et se bornent à constater la confirmation de la présidence lors de l’AGE. Les éléments d’enquête judiciaire sont rappelés sans détail nominatif et avec le respect de la présomption d’innocence.

Conclusion

La décision du 10 septembre de confirmer David Guyenne à la présidence de la CCI‑NC tranche, pour l’instant, la question de la gouvernance interne. Elle ne clôt pas, en revanche, le débat sur l’équilibre entre respect des procédures, exemplarité attendue d’une institution publique et impératifs de transparence. Les prochaines semaines permettront de mesurer l’effet réel de cette décision sur la confiance des partenaires et sur la capacité de la chambre à conduire ses missions au service des entreprises du territoire.